Dans le cadre des rencontres annuelles Ecophyto, la coopérative Val de Gascogne a organisé, le mercredi 20 mai 2015 à Saint-Puy (32), une journée régionale Val’ternative Ecophyto 2015, dédiée à l’innovation et à la biodiversité.
Une centaine d’agriculteurs ont ainsi convergé vers le GAEC d’Ordac à Saint-Puy, propriété de la famille Mazzonetto depuis plusieurs générations, afin d’aborder des thématiques renvoyant plus particulièrement à l’agriculture de précision pour tâcher de répondre aux enjeux de demain. Les agriculteurs ont eu l’occasion d’assister, en groupe, à quatre ateliers.
Le premier, sur la gestion des pollutions ponctuelles et la protection de l’utilisateur, a permis de les sensibiliser aux bonnes pratiques à avoir et de souligner l’importance qu’il y a à préserver l’environnement et leur santé.
Le deuxième atelier, consacré à la sensibilisation à la biodiversité, a mis en évidence le rôle des pollinisateurs et notamment de l’abeille en agriculture. L’idée est donc de valoriser la pollinisation afin de préserver les populations d’abeilles, mais aussi de profiter de l’abeille pour augmenter les rendements de cultures telles que le colza ou le tournesol.
Ces nouvelles technologies sont un plus dans notre travail
Le troisième atelier dédié à l’agriculture de précision a consisté à présenter un drone qui embarque avec lui des technologies innovantes, adaptées à l’agriculture, et permettant entre autres d’estimer à quelques centimètres près les apports d’azote que nécessite une parcelle en fonction des besoins de la culture en place. Ce n’est pas une totale découverte pour Val de Gascogne puisque le Service Agro-Environnement propose depuis quelques années maintenant un outil d’aide à la décision appelé Cérélia, qui pilote l’azote sur colza et céréales à paille par satellite. Le satellite a bien évidemment fait ses preuves, mais le drone permettrait de gagner encore plus en précision. Une limite cependant, à savoir l’impossibilité d’entreprendre un vol de drone en cas de mauvais temps.
Il s’agit donc là, d’évoquer le fait d’apporter « la bonne dose, au bon endroit et au bon moment » et de comparer les performances entre le satellite et le drone. Une expérimentation qui a du sens et où chacun s’y retrouve. L’agriculteur gagne en productivité et respecte davantage la biodiversité et l’environnement. Il est indéniable que les nouvelles technologies font évoluer les pratiques, mais comment s’y soustraire lorsque l’on connait les bénéfices qu’elles apportent sur le long terme.
Enfin le quatrième atelier, dans la lignée du précédent, a consisté à présenter de manière interactive, aux agriculteurs présents, la nouvelle solution de traçabilité en ligne Val’@gri, lancée par Val de Gascogne en janvier 2015. Val’@gri qui donne la possibilité à chaque utilisateur de saisir rapidement et simplement (par ordinateur ou smartphone/tablette), afin de valoriser ses données techniques, économiques et environnementales, dans le respect de la réglementation.
D’ailleurs, Michel (le père) et Bastien (le fils) Mazzonetto utilisent ces services. Cérélia, depuis 5 ans, Val’@gri et son option Mobilité depuis son lancement en début d’année.
« Ces nouvelles technologies sont un plus dans notre travail. Pouvoir photographier le blé pour déterminer la bonne dose d’engrais à apporter au bon endroit, c’est vraiment une sacrée avancée. » Sur l’arrivée du drone dans le monde agricole, Michel Mazzonetto fait prévaloir le fait, qu’au-delà du diagnostic (qu’il possède déjà grâce au satellite), que l’on « voit le drone voler au-dessus des parcelles […] ainsi l’agriculteur devient un acteur de la gestion des cultures, puisqu’il bénéficie d’un retour immédiat des photos prises pour pouvoir anticiper et réagir rapidement si nécessaire ».
Il considère également que les deux solutions, drone et satellite, sont complémentaires, puisque « le drone est plus sensible aux aléas climatiques, mais dans tous les cas cette approche de l’agriculture permet un gain de temps et donc d’argent ».
Des outils à concevoir comme une réelle aide pour accompagner les agriculteurs dans leur démarche d’optimisation de leurs pratiques et qui contribue à valoriser leurs productions dans des démarches de qualité. Les pistes de travail s’orienteront prochainement vers la modulation de la fumure de fond, voire les densités de semis ou encore les produits de protections des plantes selon les potentiels et les caractéristiques intra-parcellaires.
La deuxième version d’Ecophyto qui doit voir le jour en 2015 se caractérisera par l’intégration de nouvelles fermes dans les réseaux existants, ce qui va permettre de relancer et de poursuivre la dynamique d’évolution des pratiques engagée par les agriculteurs des premiers réseaux de fermes. Si la réduction et l’amélioration d’utilisation des produits phytosanitaires reste la ligne directrice d’Ecophyto V2, le développement de l’agroécologie, de la protection intégrée des cultures et de la biodiversité font partie des orientations prioritaires de ce nouveau projet.
La notion de triple performance sera également mise en avant. Il s’agira d’avoir une vision plus large et plus durable de la performance en agriculture, en visant à la fois la performance économique, environnementale et sociale.
Les photos de la journée Val’ternative #Ecophyto 2015 sont en ligne http://t.co/jiyZN5IOIx pic.twitter.com/Go1YoCCLIY
— Val de Gascogne (@ValdeGascogne) 28 Mai 2015
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