Les rendements de ces vendanges 2018 ont été importants sur tous les cépages. Malgré quelques contraintes liées à la météo, nous sommes sur une année record avec plus de 140000 hectolitres récoltés. Qualitativement, il s’agit d’une année prometteuse. Le raisin a été récolté à pleine maturité.
La pluviométrie exceptionnellement élevée de ce début d’année 2018 a eu pour conséquence de favoriser le développement de plusieurs maladies dans la vigne (mildiou, black rot…) et de légèrement contrarier la floraison des vignes. Cédric Garzuel, le directeur de la Cave Coopérative Val de Gascogne, estime que nous avions déjà enregistré, à la fin du mois de juin, environ 80% des précipitations de l’année. A l’inverse, de juillet à octobre, notre région n’a presque plus été arrosée de la moindre goutte de pluie. A l’exception de quelques rares jeunes parcelles de vigne dont l’enracinement est peu profond, il n’y a pas eu cette année de réels problèmes de stress hydrique ou de blocage de maturité. En effet, la vigne a cette capacité à aller puiser ses besoins en eau jusqu’à deux mètres de profondeur dans le sol. L’avantage de cette période sèche de pré-vendange est que les vignerons de la cave ont pu vendanger dans d’excellentes conditions, sans la moindre pression maladie (exemple : moins de champignons botrytis, principal responsable de la pourriture des grappes de raisin).
Globalement, les vendanges ont été régulières. Elles ont débuté le vendredi 7 septembre 2018 par la collecte des rosés (une première).
« Nous avons demandé aux vignerons de vendanger prioritairement les rouges, afin que les rosés ne soient pas trop colorés comme l’exige le marché ».
Par contre, en raison de la chaleur, les vendanges ont été longues et se sont étalées jusqu’à mi-octobre. Pour limiter le phénomène naturel d’oxydation du raisin, les vignerons ont en général vendangé à la fraîche, c’est-à-dire la nuit et le petit matin.
L’ensemble des vins ont une acidité moins importante par rapport à d’habitude, grâce à ce double facteur pluie printanière – fortes températures estivales évoqué précédemment.
Les blancs (Sauvignon et Colombard notamment) sont aromatiques, les rosés très fruités et les rouges de bonnes qualités.
Le manseng noir par exemple est arrivé à maturité avec de faibles concentrations en sucre (autour de 11,5 %).
Les derniers raisins à avoir été récoltés ont été les Gros Manseng en moelleux (Charmes…). Ils ont pu bénéficier de températures chaudes pour voir leur richesse en sucre augmenter de manière à faciliter leur vinification.
Une surface d’environ 8 hectares a été récoltée, ce qui a permis aux cavistes de vinifier autour de 500 hectolitres pour produire le Moonseng et le Manseng noir. La demande est forte, c’est pourquoi les vignerons de la cave sont vivement encouragés à réimplanter cet ancien cépage. Moonseng s’ouvrira d’ailleurs cette année les portes de la grande distribution, en plus des cafés, hôtels et restaurants.
Les teneurs en alcool des vins ont tendance à augmenter, à l’inverse de ce qui souhaite le marché (moins de 12 %) qui recherche davantage de vins « light », désaltérants.
Les cépages locaux, autochtones (Colombard, Gros manseng, Manseng noir…) nous donnent des solutions car ils sont naturellement bas en alcool (hormis le Gros manseng, mais celui-ci s’adapte aux vendanges tardives et moelleuses). Nos cépages historiques du Sud-Ouest répondent véritablement à cette énorme problématique qu’est celle du réchauffement climatique.