Voilà maintenant près de deux ans qu’un réseau d’observation de l’état hydrique des parcelles de blé a été mis en place par la coopérative agricole Val de Gascogne en partenariat avec ARVALIS, Institut du végétal, et Qualisol, coopérative agricole tarn-et-garonnaise (82).
L’objectif est d’évaluer l’évolution de la RFU (Réserve Facilement Utilisable également appelée Réserve Hybride) des parcelles du réseau de Blé Améliorant de Force pour sécuriser les rendements et le taux de protéine.
Cette expérimentation, d’une durée de trois ans, est suivie au sein de la coopérative par François Despax, céréalier installé sur Jegun (32) depuis 2013. Après l’obtention d’un BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole) en production végétale au Lycée agricole d’Auch-Beaulieu-Lavacant (32), François a choisi de rejoindre l’exploitation familiale qui compte aujourd’hui 130 hectares, de blés tracés, tournesol et cultures semencières. En parallèle, il est missionné par Val de Gascogne pour étudier le réseau de parcelles de Blé Améliorant de Force.
Un travail d’expérimentation qui a débuté par « un état des lieux des pratiques des céréaliers concernés par ce projet : 14 l’an passé et 8 pour cette année 2014. Notre choix a été de ne pas seulement sélectionner des céréaliers en contractualisation type CRC. En revanche pour un meilleur suivi, les agriculteurs concernés sont répartis sur le nord du département du Gers (32) de manière à pouvoir les suivre chaque semaine. L’état des lieux a permis de collecter des données venant alimenter notre base sur les caractérisations des parcelles, les mesures sol-climat et les mesures plante à la récolte ».
Une collecte d’informations rendue possible grâce à la définition de parcelles témoins. « Nous avons mis en place sur le réseau 10 parcelles témoins sur lesquelles nous pouvons désormais suivre l’évolution de l’état hydrique des blés à l’aide de logiciels de l’Institut du végétal ARVALIS ou de sondes tensiométriques. Des sondes qui permettent de piloter l’irrigation des blés pour limiter le stress hydrique et donc améliorer les rendements et la qualité. Les mesures sont réalisées toutes les semaines, du début à la fin de la culture. Le bilan hydrique lui, se fait au fur et à mesure et permet la communication d’informations précises au moyen des conseils techniques, diffusée sur notre site extranet, à destination des adhérents de la coopérative. Par exemple la semaine dernière (semaine 17), un conseil technique irrigation a été publié afin d’informer les agriculteurs de la nécessité d’irriguer si les précipitations attendues demeuraient trop faibles ».
Le schéma de fonctionnement est simple, puisqu’il revient à ARVALIS, qui enregistre et traite les données, de déclencher les alertes « irrigations » aux deux coopératives, qui quant à elles, les communiquent à leurs adhérents. « Cette organisation permet ainsi de répartir les irrigations dans le temps, de les faire à des moments stratégiques et au bon stade d’évolution de la plante ce qui sécurise le taux de protéine. Concrètement, le gain de rendement est en moyenne de 5 à 10 quintaux par irrigation (tour d’eau) ».
A savoir, cette expérimentation ne concerne pas uniquement que l’irrigation « puisque la dose d’azote est modifiée en fonction des rendements initialement prévus, afin d’obtenir un taux de protéine identique malgré le changement de pratique de l’irrigation. Nous souhaitons ainsi obtenir des résultats au moins équivalents si ce n’est de meilleurs. »
Pour cela, il donc attendre la fin de cette expérimentation qui permettra, par l’analyse de l’ensemble des données capitalisées, de tirer les conclusions adéquates au développement de cette démarche.