Viticulteur à Fourcès (32) sur une propriété acquise en 1962 qui compte à présent 60 Ha, Henri Estrade a su faire croître et transmettre progressivement à ses deux fils, une exploitation viticole mais également céréalière avec 70 Ha de blé et tournesol. A la limite du Gers (32) côté Lot-et-Garonne (47), cet exploitant, passionné par son métier premier, qui est celui de la vigne, a souhaité orienter sa production vers de la mise en bouteille, afin de la valoriser davantage et faire de la vente directe sur la ferme.
Depuis 2003, avec l’arrivée de ses deux fils sur l’exploitation, une répartition du travail et des compétences a été nécessaire, afin de mener à bien ce projet. Production, vinification et vente, tous les postes sont gérés par eux avec avec l’appui d’un commercial sur la partie distribution. « Grâce aux conseils du technicien de la coopérative j’ai pu concrétiser ce projet […] il faut être extrêmement pointu sur la production ».
La gamme diversifiée proposée aussi bien en blanc qu’en rouge sous l’étiquette LAXE respecte un cahier des charges minimum qui est celui de l’IGP Côtes de Gascogne.« Le fait de vendre une partie de la production en vente directe oblige à travailler davantage sur les arômes et une production saine. On n’a pas le droit à l’erreur, il faut une vigne bien tenue (volumes et qualité) ». Et cela ne peut se faire qu’avec l’aide du technicien. La vinification doit permettre de « satisfaire le client et le fidéliser par la qualité des produits. Nous avons de nombreux frais liés à la production de vin en bouteille et aux contrôles pour respecter le cahier des charges ».
Un vrai challenge que Pascal Malhomme, chef de marché vigne et chef de région Armagnac- Ténarèze de Val de Gascogne relève régulièrement. Appuyé par une équipe de 6 techniciens, la complexité de son travail relève de la gestion des producteurs en vente directe, en plus des viticulteurs uniquement coopérants, de la concurrence sur ce secteur, des céréaliers et des essais de démonstration au niveau national dont Pascal est référent pour des essais de produits deux ans avant l’agrément. « Sur 6000 Ha, il faut répondre aux besoins des adhérents qui sont en caves particulières et respectent le cahier des charges de l’IGP […] nous devons être attentifs à leurs besoins. La concurrence et l’instabilité des marchés nous obligent à nous adapter aux demandes spécifiques de production de chacun ». Fidèles puisque satisfaits de cet accompagnement personnalisé dont les conseils s’orientent sur des traitements « raisonnés et raisonnables ». « L’expertise et la modélisation des parcelles permettent d’anticiper les maladies, donc les traitements nécessaires pour aller jusqu’au bout de la production dans les conditions optimales. »