Thomas Menaspa, 26 ans, jeune diplômé d’un Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole (BPREA), a choisi en janvier 2011 de s’installer à Mansencôme (32) près de Valence-sur-Baïse (32) où il exploite aujourd’hui près de 29 hectares de vigne et 85 hectares de céréales.
« J’ai tout d’abord été embauché en tant qu’ouvrier agricole sur une exploitation voisine de celle de mon père à Mansencôme. Après trois années, le propriétaire m’a proposé de reprendre son exploitation en fermage. Grâce à la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) j’ai pu en racheter les parts sociales et des terres avoisinantes. Je suis très content de m’être installé. Il paraissait légitime pour moi d’adhérer à la coopérative où mon père y est adhérent depuis 30 ans. Par ailleurs, je suis administrateur à la Cave de Condom et je participe activement aux événements organisés par la coopérative (vitrines, comités de territoire et assemblées) qui sont de véritables lieux d’échanges et de conseils. »
Patient, impliqué et curieux, Thomas ne manque pas de suivre les actions menées par Val de Gascogne. Il n’est par exemple pas indifférent aux actions entreprises par le réseau de fermes Dephy Ecophyto.
Améliorer la structure des sols, augmenter le taux de matières organiques et apporter un complément d’azote dans les moûts.
Mais ce n’est pas tout. Au cours du mois de septembre, il a semé des couverts végétaux dans ses rangs de vigne. Une expérimentation qui fait écho à un partenariat de trois ans entre 16 viticulteurs de la Cave de Condom, la Cave de Condom et l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin), pour connaître le réel impact des couverts végétaux sur le sol, la qualité des raisins et l’organisation du travail viticole.
« Les semis directs ont été réalisés avant les vendanges sur 80 hectares de vigne » précise Fabrice Gasiorkiewicz, technicien à la Cave de Condom.
Toutefois ce n’est pas une première pour Thomas qui, il y a environ trois ans, avait déjà choisi de trouver des alternatives au phénomène d’érosion qu’il rencontrait sur certaines parcelles de vigne. « J’ai constaté la présence d’un phénomène d’érosion important dans mes vignes, d’où l’idée d’implanter des couverts végétaux permettant de structurer mes sols sans concurrencer l’herbe déjà présente un rang sur deux. J’ai débuté par l’implantation de fèveroles au printemps, c’est-à-dire lorsque la vigne entame son cycle. Le fait d’avoir expérimenté au départ à titre individuel m’a permis d’écarter certaines combinaisons bien trop compliquées. Ensuite nous avons, avec Fabrice, orienté les semis en optant pour 80 % de féveroles et 20 % d’orge ».
L’intérêt de la féverole est qu’elle est peu sensible aux attaques de limaces et facile à implanter. Qui plus est, elle permet de capter l’azote naturellement présent dans l’air et le restitue dans le sol. Intéressant donc, puisque les orientations de la Cave vont dans le sens d’obtenir des cépages qui concentrent l’azote dans les raisins. La principale difficulté de cette méthode, encore expérimentale, est de définir la période de semis la plus favorable. « Les semis réalisés à la sortie de l’été, juste avant les vendanges, sont sans doute à préférer. Au moment des vendanges, le mélange a déjà bien levé et résiste donc au passage du tracteur ou encore de la machine à vendanger. »
Une autre piste reste à creuser, la destruction du couvert végétal. « Pourquoi pas le hacher et le laisser sur place comme un paillage » propose Thomas.
Investi, curieux et dynamique, Thomas est un passionné qui aime son métier et qui apprécie de vous le faire partager.
Pour en savoir plus sur l’implantation de couverts végétaux dans la vigne, un autre témoignage est à retrouver sur la lettre d’information de la coopérative le lien Val de Gascogne n°09.